De vos récits

A mes écrits

Quelques extraits sonores et visuels de mes écrits  

Maryse V. pour son mari André V. décédé.


« Pour toi : mon époux, ma vie, mon tout »


« Ce jeudi 9 juin la garrigue est ensoleillée. Comme tous les matins je pars pour marcher, pour oublier pour ne plus penser. Je touche l’écorce des Platanes, je regarde au loin les Cyprès et  je compte les Oliviers. Voilà depuis que tu es parti à quoi ressemblent mes matinées. C’est étrange comme tu me manques à chaque instant et comme tu es présent tout le temps. C’est bizarre d’avoir si froid aux pieds et d’avoir toujours les yeux humides et un peu mouillés. On m’avait dit qu’il faut du temps, on m’avait dit plein de choses mais rien rien sur ce néant. »

Alexandre B. et son ascension de la montagne du Roraima au Venezuela.


« Monter sur la table »


«L’expédition avait mal commencé. Ca faisait des mois qu’on préparait l’ascension du Roraima. Au point de rendez-vous nous étions trois tout le monde était là, tout le monde sauf l’indien venezuelien, c’est-à-dire celui qui devait guider nos pas. On pouvait partir au hasard, choisir un chemin, prendre des sentiers jusqu’au soir mais dans ces plaines du Canaima on ne le sentait pas. Dans ces montagnes-là, il n’y a pas de route, pas de voiture il y a un silence particulier entrecoupé de sons, de sonorités qui n’existent que dans cet endroit. J’en sais quelque chose c’est mon métier. Je suis ingénieur du son » 

(….)

Le « Roraima » ce sont des montagnes uniques, elles vont de 1000 à 3000 mètres de haut et font partie d’une Réserve Naturelle. Elles sont d’une verticalité très abrupte mais avec des sommets plats : ici on appelle ça des « tepuy » dans le reste de l’Amérique latine on appelle ça des « mesa », des tables. Je suis monté sur la table oui, la plus belle des tables, celle sur laquelle s’assoie les Dieux pour voir le monde. Dans l’histoire Pemon (les Pemon étant le peuple indien autochtone), l’on raconte que le Roraima est la mère de toutes les eaux. Cette légende prend tout son sens quand on arrive après 4 jours de marche au sommet de cette montagne et qu’on flotte littéralement  au-dessus des nuages. Le Roraima est certainement la mère de toute les eaux mais moi une fois arrivé en haut de ces plateaux , je me sentais plus comme le Petit Prince de Saint-Exupéry qui devait surveiller sa planète. Alors je restais là-haut, longtemps à surveiller l’horizon, à regarder, à contempler, à écouter aussi parce que ces montagnes-là ont des couleurs, des odeurs et des voix. Il y a de la mousse noire partout c’est lunaire, c’est plat et c’est rocheux. Je ne comprends pas c’est si vert, si lumineux et si sombre à la fois. Les espèces qui ont évolué là-bas sont également de couleur noire, certaines fleurs sont jolies et pourtant elles aussi, elles ont la couleur de la nuit ».


Gloria M. Une maman parle de son fils atteint du syndrome d’Asperger.


« Anthonin, Mon petit magicien »


« Mon fils est unique parce qu’il a un don. C’est un voyageur solitaire, un naufragé, un petit loup des mers. Il navigue à sa façon et modifie sans cesse ses horizons. Il s’adapte comme il peut aux gens et aux situations. Il a 10 ans, il s’appelle Anthonin mais pour moi c’est  « mon petit  magicien ». Il parvient à modifier son rapport aux autres, au monde extérieur quand il n’est pas à très à l’aise et quand il a un peu peur aussi. Parfois quand il s’ennuie, quand on ne s’occupe pas assez de lui, il nous ignore, il reste dans sa bulle mais au fond je le soupçonne de faire un peu  « comme si ». Il est malin Anthonin, bien plus que ceux qui se moquent de lui l’air de rien.  Il n’aime pas qu’on le touche mais moi il me touche d’une autre façon par son aura, par sa présence par la profondeur de son regard et la poésie des mots qu’il choisit.  On dit de lui qu’il est autiste, qu’il a le syndrome d’Asperger moi quand je le regarde je vois la pureté de son cœur.

Elise F. raconte son accident de voiture un vendredi, la perte de son meilleur ami, l’usage de ses jambes et son combat par la vie.


« Paris, un vendredi... »


« Il faut croire que toucher les étoiles trop vite à un prix et voilà qu’à peine arrivée à Paris je signe mon 1er contrat et que le même jour un accident emporte mon meilleur ami. Il a pris Florent, Il a pris mon sourire, mon innocence, il a pris mes jambes aussi. La vie est pleine de surprises, pleine de mépris.  J’ai décidé de me relever, j’ai décidé de me battre, de continuer de ne pas laisser tomber pour lui et pour rendre hommage à la vie aussi. »

Suzanne H. fait le récit de vie de cinq sœurs qui ont perdu l’une d’elles Claudine à l’âge de 4 ans.


« Cinq Sœurs sinon rien »


« Rien ne laissait présager qu’elle allait nous quitter. Nous étions inséparables. On dit souvent que les amis se comptent sur les doigts de la main, nous n’avions pas besoin d’amis, nous étions cinq : nous étions une même main. Il nous était difficile de partager un secret à l’une sans en faire profiter une autre, il nous était impossible de dénoncer une coupable pour un retard, il nous était compliqué de découper un gâteau en 6 ou 8 parts, cinq était notre chiffre, à cinq il fallait manger le marbré ou le quatre-quart.»

Flora T. pour sa grand-mère Mamoune qui l’a élevée.


« Mamoune »


«C’est un village un peu particulier. Ca n’est pas l’un des plus beaux de France, non c’est le plus beau de mon enfance. J’ai grandi avec lui, avec sa rivière, sa boulangerie, ses 14 juillet et les rondeurs de ma Mamie. Elle m’a élevée pour ma mère, comme une mère, et sans père : elle s’appelait Renée et d’elle je n’ai rien oublié.

(...)

Il fallait se lever tôt le matin, dresser la table, se donner un coup de peigne et bien se laver les mains. J’adorais ces rituels pourtant dénués de tendresse car ils étaient répétitifs et rassurants et qu’ils étaient la promesse d’autres instants.»

Luz . M. poème pour sa Maman.


« Merci Maman »


« De toi j’ai appris qu’il ne fallait rien s‘interdire, qu’il n’y avait pas de route toute tracée mais des chemins riches et variés et qu’on avait le droit de tous les emprunter. De toi j’ai retenu aussi qu’il ne faut jamais oublier de là où l’on vient et le voir comme une richesse et jamais comme un frein.

De toi j’ai aussi appris qu’on pouvait être cérébral et être dans le cœur. J’ai des images de toi maman et les plus belles odeurs.

Pour toi rien n’est impossible, rien n’est suffisant, peu importe d’où l’on vient, rien n’est trop loin rien n’est trop grand. Tu as ouvert mon monde et c’est bien là le rôle d’une maman que celui d’ouvrir le monde à ses enfants. »

Claude D. raconte son mai 68.


« Mon pavé »


« A l’époque j’avais 22 ans, je ne sais pas si vous imaginez ce qu’on était en train de vivre ! On se sentait tellement importants ! On prenait la parole dans des Amphis bondés, à l’Odéon, et partout sur le pavé ! On sentait que tout allait changer, on avait créé l’agitation dans un tourbillon de pensées. On avait osé défendre notre liberté.  On était tous différents, et pourtant on était tous liés . Et puis un soir, mon père m’a parlé, il m’a dit : « C’est bien beau tout ça mais c’est juste des idées. Tu veux vraiment connaître le fond de ma pensée, Il y a trop de têtes et pas assez de bras ! » Aujourd’hui quand je fais le point sur mes camarades de manifestations, je réalise qu’ils sont comme leurs parents : comptables, juristes, commerciaux ou encore avocats. Ils gagnent bien leurs vies et ne se fatiguent pas les beaucoup les bras. Ils ont oublié papa, ils ont oublié les nuits blanches, nos combats et surtout ce qui nous liait autrefois. On ne se voit pas, de Mai 68 j’ai gardé un pavé, il est dans ma bibliothèque, il tient mes livres et me rappelle mes idées, nos combats. Je suis ébéniste papa, j’ai besoin de ma tête et je suis fier d’utiliser mes bras ! »

Selon Gabriel Garcia Marquez : « La vie n’est pas celle qu’on a vécue mais celle dont on se souvient et comment on s’en souvient  ». J’adore écouter comment vous vous souvenez, j’adore voyager dans vos voix pour ensuite les rédiger. Pour vous faire partager le plaisir que j’ai à exercer mon métier je vous propose d’écouter des morceaux de vie  - des moments de voix et de lire quelques extraits de vos récits, quelques bribes, quelques fragments de mes écrits.

La signature  de votre livre :


Comme vous pouvez le constater sur les exemples de couvertures ci-dessus, votre livre peut être signé de vous, de moi ou de nous deux. Ce qui est certain c’est que vous êtes l’unique « auteur »  de votre vie et qu’il s’agit uniquement de « vos » souvenirs. 

Le plus souvent mon nom est accolé au vôtre sur le livre en Couverture ou à la 4ème de Couverture. Selon vos préférences on pourra utiliser (ou pas) l’une des formules suivantes :

Propos recueillis par Martha Mailfert

Livre de Alexandre B. écrit avec la collaboration de Martha Mailfert

Livre de  Claude D. co-écrit et édité par Martha Mailfert

Raconté par Elise F. écrit et édité par Martha Mailfert

Etc.

    Françoise T. raconte son enfance et l’arrivée du poste de Télé dans certains foyers.


«  Mes souvenirs d’enfance »


« Avec mon Frère Paul on disait souvent qu’Il y avait deux moments sacrés dans notre famille, la Messe du dimanche matin et celle du jeudi soir. La première avait lieu dans l’Eglise Saint Etienne et il était impossible d’y échapper. La deuxième avait lieu chez les voisins et il nous était inenvisageable de ne pas y assister. Le jeudi à cette époque-là il n’y avait pas école, le rituel consistait donc à bien se comporter toute la journée afin d’assurer notre rendez-vous du soir avec les étoiles. Nous n’avions pas la Télé mais nos voisins Maude et André avaient un poste juste à côté de leur cheminée. Si nous avions été sages toute la journée papa nous laissait mon frère et moi regarder notre émission préférée chez Maude et Monsieur André. On passait par le jardin et nous courions à toute allure dans l’allée pour aller regarder sur leur poste de Télé, La Piste aux Etoiles un spectacle de Cirque avec des numéros incroyables. Je garde un souvenir précieux de ces échappées belles par le jardin, de ce rendez-vous avec les étoiles, avec mon frère chez nos voisins.  »


«Un papa dans les années 80, j’imagine que ça ne changeait pas toujours les couches, que ça ne donnait pas le biberon et que ca ne donnait pas toujours les bains. TOI si.

Un papa dans les années 80, ça n’accompagnait pas ses enfants à l’école le matin et le soir en les réccupérant un peu tard quelques fois à la Mairie quand les journées étaient trop courtes et que la Renault Super 5 faisait un mauvais bruit. Toi si.

Un papa dans années 80, j’imagine que ça ne faisait pas réciter les poésies, les dictées et les devoirs de maths jusque tard dans la nuit. Toi si.

Un papa dans les années 80 ça ne faisait pas la différence entre une nacelle, un cosy et un couffin  et encore moins entre un body et un dors-bien. Toi si.

Un papa dans les années 80 ça aimait certainement très fort ses enfants mais le dire n’est pas toujours suffisant. Toi tu le disais, tu le montrais, tu le transpirais. Tu nous as tout donné, sans jamais penser à toi, sans compter, avec une immense générosité. On était trois, on était avec toi on était Tout pour toi . Tu as mis la barre très haut Papa et on ne l’oublie pas. »

 

Laure M. rend hommage à son  Papa pas commun dans les années 80’.


« Pour toi Papa »

Ecoutez l’extrait du récit

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